Sur ce point, sa doctrine s'accorde avec celle de Spinoza. La Mézouza, petit rouleau de parchemin écrit à la main contenant le texte du Chema Israel et apposé au linteau de chaque porte de la maison, annonce une maison juive et symbolise les paroles du Chema. J.-C. Abraham est considéré comme l’ancêtre du peuple juif. Les orthodoxes exigent une parfaite adhésion du candidat au mode de vie orthodoxe défini par le Shulchan Aruch. Abraham Geiger organise une réforme du judaïsme dans les années 1830 et 40, basée sur les théories de Leopold Zunz (1794-1886) en particulier (même si Zunz, lui-même, se méfie de cette réorganisation). Les Juifs sont reconnus comme citoyens français à la Révolution, à la suite de deux décrets, l'un du 28 janvier 1790 et l'autre du 27 septembre 1791[12], sous l'impulsion de l'abbé Grégoire et d'Adrien Duport. La province de Judée passe par plusieurs dominations successives. Les Rishonim sont les rabbins et Posqim qui vécurent de l'ère comprise entre les Gueonim et le Choulhan Aroukh, c'est-à-dire de 1250 à 1500. Au IIe siècle, profitant d’une accalmie politique, Juda Hanassi, président du Sanhédrin, compile les traditions orales sur la loi en six ordres comportant 63 traités, canonisant de fait la loi orale sous le nom de Mishna. De fait, « jusqu’au IVe-Ve siècle, les Judéens sont compris comme un groupe ethnique comparable à d’autres groupes ethniques avec leur dieu, leur loi et leur temple, et non pas comme les fidèles d’une “religion” »[11]. La population non juive comprend principalement des Arabes ils représentent 20,6 % de la population : 91 % d'entre eux sont musulmans — parmi lesquels on compte la minorité des Druzes (1,8 % de la population totale) et celle des Bédouins — et 9 % sont chrétiens. Selon Pierre de Miroschedji, les premiers Israélites sont d'origine cananéenne mais contrairement à leurs voisins, ils n'élèvent pas de porc et n'en mangent pas, comme cela est prescrit dans la Torah ; leurs habitations sont de forme ovoïde. Ils sont assez proches des Pharisiens, mais développent des idées propres à consonance apocalyptique, parlant, par exemple, d'un combat des fils de la lumière contre ceux de l'obscurité. Marc-Alain Ouaknin est l'un des représentants actuels de cette école. En disparaissant, il a laissé le champ libre au Juif de négation », selon Milner[59], c'est-à-dire au Juif résolu à se nier lui-même. Pendant cette époque, un nouveau groupe religieux juif-messianiste voit le jour : les chrétiens[8] qui proclament que Jésus de Nazareth est le Messie. Une littérature apocalyptique à caractère mystique apparaît ainsi vers le IIIe siècle av. Le Gaon de Vilna (1720-1797), l'une plus hautes autorités rabbiniques de Pologne, considère les Hassidim avec méfiance. 1 La naissance du judaïsme A) Une origine mal connue des tribus appelées les Hébreux vivent au Proche-Orient à la fin du II e millénaire avant J.-C. selon la Bible, les Hébreux sont réduits en esclavage en Égypte avant que Moïse ne les fasse quitter le pays (mythe de l’Exode) Bien que certains des premiers réformateurs aient admis des conversions sans circoncision et immersion dans un bain rituel, la très grande majorité des rabbins contemporains les exigent désormais. Toutefois, Nahman de Bratslav (1772-1810), l'arrière-petit-fils du Baal Shem Tov, publie des ouvrages qui s'accordent, sur ce point, avec ceux de Haim de Volozhin. Tous ces mots proviennent du nom hébreu de la personne et des tribus יהודה, Yehouda, celui qui rend gloire à Dieu "Juda».. On apprend de ce contexte qu'elles concernent tant la pureté rituelle et la sainteté que la santé. Les Hasmonéens sont une dynastie qui parvient au pouvoir en Judée au cours de l'insurrection des Maccabées que Mattathias, un prêtre de la lignée sacerdotale de Yehoyarib, initie en 168-167 av. Un nombre important d'intellectuels entrent dans la catégorie des « philosophes juifs », objectivement, parce qu'ils sont, et philosophes, et juifs, du fait de leurs origines familiales, et parce qu'ils se sont intéressés d'une manière ou d'une autre au judaïsme, ou parce qu'ils ont été inquiétés en raison de leur origine juive, mais sans qu'ils aient jamais revendiqué eux-mêmes le titre de « philosophe juif », ou laissé entendre qu'ils l'assumaient, parmi eux Karl Marx, Henri Bergson, Edmund Husserl, Hannah Arendt, Herbert Marcuse, Theodor Adorno, Max Horkheimer, Ludwig Wittgenstein, etc.. Les Israélites sont désormais appelés Yehoudim, les Judéens, ou Juifs. Un Juif cessant de pratiquer, de croire, fût-ce aux principes fondamentaux, reste juif. Elle survivra donc à la conquête assyrienne qui détruit le royaume d’Israël mais succombe moins de deux siècles plus tard sous l’assaut de Babylone. Ces livres ont été diversement intitulés ; leur appellation française — Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome — dérive des appellations en usage dans les communautés de langue grecque tandis que les communautés qui ont conservé l'usage liturgique de l'hébreu, les appellent jusqu'à ce jour Bereshit (« Au commencement »), Shemot (« Noms »), Vayiqra (« Il appela »), Bemidbar (« Dans le désert ») et Devarim (« Paroles »). Pourquoi le rôle de Paul dans l’histoire du christianisme doitil beaucoup à Marcion, un hérétique du IIe siècle ? Le peuple juif est issu des Israélites qui ont vécu dans la région du Croissant fertile et sur la côte Est de la Méditerranée et qui commencent à se développer au début de l'âge du fer. Histoire du judaïsme, Eric Smilévitch, Que Sais-Je. Un courant chrétien, les nazôréens, continue d'observer la Torah et notamment la circoncision, les interdits alimentaires et le shabbat. Mis en ligne sur Cairn.info le 11/09/2017 ISBN 9782130798088 ISBN en ligne 9782130801351 . Depuis le XIIIe siècle à peu près, le symbole du judaïsme est l'Étoile de David (Magen David dont la traduction littérale est bouclier de David). Toutefois Léo Strauss situe la philosophie juive médiévale dans une catégorie paradoxale, à cause du jeu qu'y produit l'ésotérisme (comme chez Maïmonide), ou la poésie (comme chez Ibn Gabirol), ou la critique de la philosophie (comme chez Juda Halevi), et d'une manière plus générale, à cause de soubassements étrangers à la philosophie classique, et présents dans la philosophie juive[28]. En retour, le judaïsme abandonnerait les lois cérémonielles. Le judaïsme n’en possède pas moins ses textes fondamentaux, compilés dans le Tanakh (Torah, Nevi'im et Ketouvim), également appelé Bible hébraïque. J.-C., qui anticipe et prépare le peuple au triomphe de Josias, est remplacé après la mort de ce dernier par un récit plus prudent, moins soucieux de victoires que de préservation de l’identité nationale en cas de défaite. Toutefois, Lévites et Cohanim ne sont plus en activité depuis la destruction du Second Temple. Elle constitue « un contrepoint mystique et ésotérique » à la littérature « rationaliste et exotérique », issue des écoles talmudiques, littérature complémentaire du Talmud, selon Simon Claude Mimouni, qui signale que cette « complémentarité est corroborée par le fait que les héros de cette littérature mystique sont des tannaïm[12]», c'est-à-dire des auteurs du Talmud – Rabbi Akiva, Rabbi Shimon bar Yohaï, Rabbi Ismaël ben Elisha, Rabbi Nehounia ben Haqana, etc. Traditionnellement, est considérée juive la personne née de mère juive ou convertie en accord avec la Loi juive. Un code qui va faire bientôt autorité dans l'ensemble de la diaspora juive. La dernière modification de cette page a été faite le 2 février 2021 à 18:52. L'autorité de cette Loi orale fut néanmoins contestée à l'époque des deux Temples successifs par les Sadducéens, puis à partir du VIIIe siècle de l'ère courante par un courant scripturaliste nommé karaïsme. En suivant ce rite, la femme n'est permise à son mari qu'à partir environ du douzième jour de son cycle et jusqu'à ce que son prochain cycle survienne. » Une conception qu'Amado Levy-Valensi réfère à la kabbale de Gikatila, l'un des inspirateurs de Spinoza, mais également du Baal Shem Tov[52]. Reprenant nombre de mythes et lois du Proche Orient pour les attribuer au seul YHWH, les auteurs de ces livres veulent propager le yahwisme, expliquant la survie de Juda non par la capitulation du roi Ézéchias mais par sa dévotion envers YHWH qui aurait dépêché un ange chargé de mettre à mort les chefs de campagne assyriens. Isaac Louria, en particulier, est l'auteur « d'une œuvre immense qui s'imposera peu à peu comme la version la plus achevée de la doctrine ésotérique juive », signale Mopsik[34]. Sa famille et tous les gens autour de lui adoraient les étoiles, le soleil et la lune ainsi que de… Certains, en particulier Élie et Élisée, peuvent réaliser des prodiges miraculeux, faisant descendre les feux des cieux, ouvrant les eaux ou ramenant les morts à la vie. Exode 12:15 qui prescrit un festival des azymes pendant sept jours alors que Nombres 16:8 n'en indique que six), des ambigüités (par exemple sur le référent d'Exode 21:22-23 qui peut être la femme enceinte comme les fœtus qu'elle porte), voire la simple compréhension de nombreux termes à occurrence unique et la bonne récitation d'un texte consonantique non ponctué, dont certaines lettres semblent admettre plusieurs prononciations (ainsi que l'illustrent les noms d'Isaac et Rachel, écrits tous deux avec un het, pharyngal dans le premier cas et vélaire dans le second), démontrent l'existence d'un ensemble de règles et traditions non-écrites aux côtés des cinq livres nécessaires à la bonne intelligence du texte. L’existence de cette tradition orale qui tend à affranchir la Bible des contingences historiques, permet au judaïsme, né en un lieu particulier dans un peuple particulier, de survivre à la dispersion géographique de ce peuple et à la perte de ses supports tangibles comme son autonomie politique ou le temple construit pour héberger la divinité. allemand « Schule », école). En France, le régime de Vichy établit un statut particulier pour les Juifs, qui les écarte de certaines fonctions, puis collabore à la déportation de 75 000 d'entre eux. Ensuite, Salomon, fils de David, est roi d'Israël. Le judaïsme rabbinique qui se développe d’une part dans les académies de Galilée et d’autre part dans le centre babylonien qui n’a jamais périclité après le retour à Sion, émerge comme le représentant principal voire exclusif du judaïsme, tandis que les apôtres du christianisme ont choisi d’abandonner les pratiques juives[14] et reconnaissant Jésus comme émanation divine, accusent les Juifs qui l’ont rejeté de sa mort (première épître aux Thessaloniciens 2:14-16). J.‑C., après l'effondrement des grands empires égyptien et hittite dominant le Proche-Orient[2]. Surtout, c’est durant le premier siècle qu’a été perdu le foyer spirituel du judaïsme, avec la prise de Jérusalem par les romains. ), s’autorisant une grande liberté d’interprétation sur les questions qui ne sont pas traitées par les textes et partisans d’un rapprochement avec la civilisation hellénistique. Suite à la perte des repères nationaux que sont essentiellement la terre, la royauté et le lieu du culte (Temple de Jérusalem) les exilés du Royaume de Judah, sont rassemblés par leurs autorités morales et religieuses autour des écrits historiques et de la littérature produite pendant les siècles précédents. Les Sadducéens et les Boethusiens, classes sacerdotales disciples du prêtre Sadok et de Boethus, proches du pouvoir, ne reconnaissent d'autre autorité que la Torah, prise à la lettre et tiennent des registres extrêmement précis afin d'étayer les lignées sacerdotales. Dans le monde arabe et musulman, les Juifs qui ont un statut de dhimmis subissent plusieurs pogroms : celui de Fèz au Maroc faisant 42 victimes juives en 1912 ; celui de Gabès en Tunisie qui fait 200 morts et 2 000 blessés et durant duquel 900 maisons juives ont été détruites, et des femmes et jeunes filles, violées ou kidnappées[Quand ?] Il a su traverser les siècles jusqu’à l’époque contemporaine. La fin du XIXe siècle voit la montée dans les communautés juives d'un sentiment national, le sionisme. Mais elle n'occupe qu'une position marginale dans la plupart des écoles rabbiniques d'Europe occidentale au XIXe siècle. Certains prétendants à la messianité, dont Jacob Franck et Sabbataï Tsevi exaltent les foules, entraînant quelques personnes dans des mouvements dissidents qui aboutissent à leur conversion à l'islam ou au christianisme. Les sadducéens sont des prêtres pour la plupart riches et proches du pouvoir ; ils « considèrent que seules devraient être tenues pour valables les règles qui [sont écrites dans les lois de Moïse] et que celles qui sont reçues par la tradition des pères n'ont pas à être observées » (ibid. Qui étaient les Patriarches et les premiers rois d'Israël? Encore moins le recommencer. C'est principalement cet ouvrage qui permet à l'étude de la kabbale d'intégrer le cadre des universités allemandes, anglaises et américaines, au tournant du XIXe et du XXe siècle[24]. Le Maghreb (l'Algérie des Zianides, le Maroc des Watassides, la Tunisie des Hafsides) et l'empire ottoman deviennent une terre d'accueil pour certaines de ces communautés juives, notamment à Constantinople, Andrinople, Salonique, Smyrne, Trébizonde, Safed, en Crimée et dans les Principautés danubiennes (Moldavie, Valachie). Parallèlement, les écoles kabbalistiques séfarades des Balkans, du Levant et d'Afrique du Nord ont continué à délivrer un enseignement sur les bases définies par Joseph Caro au XVIe siècle, représentées notamment par Haïm David Azoulay (1724-1806), le plus grand kabbaliste séfarade de son temps, enseignant à Jérusalem, dans l'école fondée à l'époque d'Isaac Louria, l'école-phare du judaïsme séfarade, dont Mospik signale qu'elle est particulièrement attachée aux méditations mystiques et au régime ascétique prônés par la kabbale lourianique dans sa veine originale[17]. Des catastrophes majeures comme l’éruption du Vésuve qui ensevelit Pompéi sont perçues comme annonciatrices de la fin des temps promise par la Bible et les apocalypses mais celle-ci ne vient pas et seuls deux mouvements ancrés dans le judaïsme conçoivent une continuité viable sans le temple : d’une part, le judaïsme rabbinique, héritier du judaïsme pharisien et représenté par Yohanan ben Zakkaï, disciple des grands maîtres Hillel et Shammaï, qui transfère le Sanhédrin dans la ville de Yavné et enseigne que le temple promis par les prophéties est à venir, remplaçant le culte du temple par celui de la prière en attendant la venue du messie ; d’autre part, le christianisme qui reconnaît en Jésus de Nazareth le messie, et juge le temple superflu puisqu’il se trouverait selon ses enseignements en tout homme. Arrivé dans un pays dominé par les Cananéens, il érige des autels à la gloire de l’entité qui s’est révélée à lui, et une alliance — ce terme qui traduit l’hébreu brit, a été rendu en grec par διαθήκη diathếkê dont le sens secondaire de « testament» a conduit à l’appellation chrétienne du Tanakh, « Ancien Testament »[7],[8] — est établie entre les deux partis, scellée par la circoncision du pâtre ainsi que des mâles de sa maison : s’il marche dans les voies de YHWH, Abram, renommé Abraham, connaîtra la bénédiction en toutes choses ainsi qu’une descendance populeuse qui habitera la terre foulée par le nomade. Installé à Jérusalem en 1925, où il participe à la fondation de l'Université hébraïque, Scholem renouvelle l'étude historique de la Kabbale par une œuvre abondante, dont le retentissement est considérable en philosophie, notamment sur Jacques Derrida (1930-2004) et sur son école. Les premières promesses se réalisent quelques générations plus tard mais la descendance de ses douze arrière-petits-fils, fils de Jacob dit Israël, devient si importante que le roi du pays d’Égypte où ils sont descendus à la suite d’une famine, réduit les Hébreux en esclavage pour se prémunir de toute velléité de domination ou de révolte. Après l'exil à Babylone, le royaume de Juda devient une province de l'Empire perse, Yehoud : la Judée. Le judaïsme ne manifeste aucune velléité de prosélytisme. Le Beit Joseph (La Maison de Joseph), le commentaire de Joseph Caro sur le Mishné Torah, le code de Maïmonide, marque le passage de l'âge maïmonidien à l'âge kabbalistique dans les communautés juives. La section prophétique de la Bible hébraïque comprend trois corpus : le premier va du livre de Josué à celui des Rois et fait directement suite à la Torah, relatant la conquête du pays de Canaan par les enfants d'Israël, l'établissement d'une royauté, le schisme entre les royaumes d'Israël et de Juda, et leurs destructions à quelque cent cinquante ans d'intervalle ; des prophètes y jouent un rôle majeur comme Samuel, le dernier des Juges qui oint le roi David, Nathan et Gad, prophètes de la cour royale, Élie qui part en campagne contre les cultes phéniciens dans le nord ou son successeur Élisée qui oint le roi Ben Hadad d'Aram ainsi que Jéhu d'Israël. Il marque l’histoire du monde avec l’émergence du monothéisme, croyance héritée par les christianismes et les différentes formes d’islam dont le développement historique a fini par marginaliser le judaïsme. Son troisième classique, Dalālat al-ḥā’irīn, est rédigé à l’intention d’un disciple porté sur la spéculation philosophique et désireux de la réconcilier avec son judaïsme. Même dans les cercles les plus traditionalistes, celui qui pratique la Loi reste libre de penser de façon originale.